À ce jour, 46 projets se déroulant pour partie ou totalité dans l’Arc Jurassien, sont soutenus par le programme Interreg. Comment expliquez-vous ce dynamisme ?
Ce dynamisme s’appuie sur des projets essentiellement portés par les laboratoires de recherche des universités/écoles d’ingénieurs/hôpitaux de Besançon, Lausanne, Territoire de Belfort, etc. Ces établissements ont désormais des services dédiés au montage de projets européens et disposent donc d’une ingénierie formée et aguerrie aux projets de coopération; Au-delà de la capacité administrative, au sein de ces établissements, des partenariats techniques et scientifiques sont désormais bien installés. Ces partenariats et les projets qui en découlent sont essentiels pour le développement économique de nos territoires. Grâce aux dynamiques de montage de projets, de partage de compétences, créés par les co-financements Interreg, le programme apporte une véritable plus-value scientifique et économique, bénéfique pour l’ensemble de l’Arc Jurassien.
Il reste toutefois des marges de progrès pour faire émerger des projets de coopération portés par (ou au sein) de territoires ruraux. Les Départements, comme les cantons, en tant que collectivités intermédiaires, de 1er niveau, ont un véritable rôle à jouer pour valoriser et informer sur Interreg au sein de ces territoires.
Quelles opportunités le programme Interreg représente-t-il afin de valoriser la frontière commune entre le département du Jura et la Suisse ?
Pour le département du Jura, la principale opportunité du programme Interreg est touristique. Le massif jurassien franco-suisse est un territoire qui a l’avantage de disposer d’une offre touristique « 4 saisons ». Cette offre multiple a généré une économie touristique dynamique, créatrice d’emplois. Dans un contexte de concurrence mondialisée entre « massifs », pouvoir s’appuyer sur une communication « France-Suisse » est une opportunité à développer. Cette communication doit être matérialisée, visible sur le terrain. Les projets Interreg permettent donc d’illustrer concrètement cet avantage concurrentiel. A titre d’exemple, le projet « Sur la trace des explorateurs » a permis de créer une offre touristique commune entre deux sites et proposer ainsi un produit touristique original. Le projet « Echappée jurassienne » qui valorise la randonnée sur le massif «habille» et « met en lumière » très judicieusement, une offre de randonnée déjà présente de part et d’autre de la frontière.
Le programme Interreg a permis d’exploiter d’autres opportunités notamment autour des problématiques de transports. Les projets portés par le PNR du Haut-Jura sur le co-voiturage ont permis d’engager la réflexion et de créer de nouvelles habitudes de déplacements. Il faudra poursuivre ce travail dans le futur programme 2021-2027.
Quels sont vos conseils pour réussir un projet de partenariat Franco-Suisse ?
La réussite d’un partenariat Franco-Suisse est un juste dosage entre des compétences techniques, administratives et une bonne dose d’envie. Lorsque des porteurs de projet se retrouvent autour d’une idée, d’une envie, d’un projet, il est évident que le partenariat sera constructif.
Ensuite, si les partenaires souhaitent bénéficier de financements Interreg, il est préférable qu’ils soient accompagnés. Dans ce contexte, nos collectivités de proximité grâce à l’ingénierie administrative qu’elles proposent, rassurent et permettent souvent aux porteurs de projets, si le projet est mûr, d’oser se lancer. Il faut avant tout que les porteurs de projets prennent confiance au démarrage du projet, qu’ils se sentent soutenus et accompagnés.
Enfin, si l’envie, l’échange de compétence et la qualité du projet sont au rendez-vous, le montage d’un projet Interreg est un outil essentiel pour donner « corps » au partenariat.