Coup de projecteur sur le projet RASOL

Ci-dessus : le four solaire en cours d’installation à La Chaux-de-Fonds. Crédit photo : Raphaël Broye

La consommation de minerais est croissante dans le monde alors que cette ressource est limitée. Au rythme actuel, nous atteindrons bientôt les limites planétaires des ressources en minerais. L’Arc jurassien est particulièrement concerné par cette question puisque ses industries, notamment horlogère et métallurgique, sont des consommatrices importantes de minerais métalliques. C’est pourquoi il devient nécessaire de réfléchir au recyclage des matériaux. Le projet RASOL apporte une réponse à ce besoin en développant un processus d’élaboration d’acier 1.4441 à partir de déchets recyclés et au moyen d’un four solaire qui ne requiert aucune électricité ou énergie fossile. Il contribue ainsi à l’élaboration de circuits courts et au développement de l’économie circulaire et permet de réduire de 165 fois l’empreinte carbone par rapport aux solutions actuelles.

Plus spécifiquement, le programme Interreg France-Suisse soutient le développement du réacteur de fusion à atmosphère contrôlée qui sera placé dans le four solaire. C’est dans ce réacteur que le métal sera fondu à l’aide d’un rayonnement solaire concentré qui permet d’atteindre une température de 1500 à 1700˚C. Le projet comporte également l’optimisation du processus d’élaboration de l’acier recyclé, du prétraitement des déchets recyclés jusqu’au produit fini. Les défis d’un tel développement sont nombreux selon Christian Petit de Socrate Industrie : « Il faut réussir à optimiser le rendement thermique d’une manière spectaculaire ! L’isolation du système sera originale parce que légère en masse et chaque calorie venue du soleil sera utile à la performance du système. »

Le four solaire est en cours d’installation à La Chaux-de-Fonds et c’est dans celui-ci que viendra prendre place le réacteur de fusion développé grâce à des compétences uniques de part et d’autres de la frontière. Ce projet devrait participer à ce que la région transfrontalière puisse « faire disparaître le mot déchet de son vocabulaire. » selon Raphaël Broye de chez Panatere. Il entend ainsi contribuer à la transition énergétique du territoire franco-suisse et répondre à un besoin ciblé des industries de la région.