Un tiers des projets actuellement programmés sont portés, côté français, par des structures implantées dans le département du Doubs. Comment expliquez-vous ce dynamisme ?
Sur les 22 projets en question, la moitié a été déposée par les trois Etablissements publics d’enseignement supérieur et de recherche présents sur notre territoire. Le Doubs est le département de l’Arc Jurassien qui propose l’offre universitaire et de recherche la plus diversifiée (ex : santé, micro mécanique, préservation et l’aménagement des espaces, etc.). Ce qui multiplie les projets et les coopérations économiques et académiques. Le Doubs peut s’appuyer également sur un patrimoine humain et naturel reconnu bien au-delà de ses frontières, et largement partagé avec la Suisse, pour développer des projets de valorisation touristique fédérateurs comme sur le thème du sel avec la Saline d’Arc-et-Senans.
Le département du Doubs partage 170 km de frontière commune avec la Suisse. Quelles opportunités le programme Interreg représente-t-il afin de valoriser cet atout ?
C’est en effet le Doubs qui possède la plus longue frontière avec la Suisse. Cette séparation se matérialise à la fois physiquement dans sa géographie de reliefs, de cours d’eau et de forêts, mais aussi au travers des espaces de vie et d’activités divisés entre les deux Etats. Le programme Interreg constitue alors un outil indispensable pour établir du lien et rapprocher les hommes tout en contribuant à préserver et à mettre en valeur ce paysage caractéristique. Ainsi, dans ces conditions, plus la frontière est longue, plus les contraintes et leurs complexités représentent des opportunités de projets pour tirer parti de la frontière ou d’en réduire les impacts selon l’intérêt du territoire.
Quels sont vos conseils pour réussir un projet de partenariat franco-suisse ?
Différents éléments sont gages de réussite d’un projet :
À partir d’un besoin partagé, l’identification et le choix des partenaires compétents de part et d’autre de la frontière est déterminant. En effet, il apparait qu’un montage administratif et technique n’est pas toujours suffisant. Ainsi, un portage politique du projet est essentiel. Le volet financier n’arrive qu’en dernier.
Apprenons à développer le « vivre ensemble » autour de cette entité, ayons le réflexe, la curiosité d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté… c’est en cela qu’Interreg est un outil important pour nos territoires.
Pour conclure, je dirai qu’« un bon projet trouve toujours les moyens financiers pour se concrétiser ».