Zoom sur le projet « RER Sud Léman » avec Monsieur Pascal Bovey, Délégué à la mobilité du Canton du Valais, porteur de projet Suisse
Quel est l’historique de ce projet de mobilité intégrée à l’échelle régionale autour du Léman ?
L’exploitation de ce tronçon ferroviaire entre Évian-les-Bains (F) et St-Gingolph (CH) a cessé en 1998, la dégradation de la voie interdisant toute poursuite du trafic. Une démarche citoyenne s’est mise en place dès 2005, pour demander aux autorités concernées françaises et suisses, d’envisager la remise en service du trafic régional sur cette infrastructure.
Aujourd’hui, ce sont quelque 10 000 véhicules routiers qui transitent quotidiennement sur l’unique route D 1005 reliant le Valais à Evian. Des bouchons qui pourraient se résorber si une offre régionale ferroviaire entre Évian-les-Bains et Saint-Gingolph était remise en service, pour réhabiliter ce bouclage circumlémanique.
Comment votre projet va permettre un renforcement du dynamisme et de la compétitivité du territoire ?
Depuis 2009, des partenaires suisses et français (la région Auvergne-Rhône-Alpes, le SIAC (Syndicat intercommunal pour l’aménagement du Chablais, la CCPEVA (communauté de communes pays d’Évian-Vallée d’Abondance), la SNCF, le canton du Valais et Chablais Région) ont réalisé une étude préliminaire financée avec l’appui d’Interreg IV, qui s’est achevée à fin 2011. Ce rapport a permis de fédérer toutes les instances autour de la solution pouvant répondre au mieux aux attentes de ces divers partenaires.
Tous les acteurs locaux et régionaux ont compris et défendent depuis lors les objectifs portés par ce projet. La volonté commune est de rétablir une liaison transfrontalière efficace entre Genève, Annemasse, Thonon, Évian et le Valais.
Comment les acteurs publics se mobilisent-ils autour de ce projet ?
Les 17 kilomètres de rail désaffectés depuis presque 20 ans pourraient revivre, assurant ainsi une liaison ferroviaire sud lémanique entre Genève et Sion, dans la continuité du RER transfrontalier du Grand Genève, dénommé « Léman Express », dont l’ouverture est prévue à fin 2019. Cette réhabilitation est désormais considérée comme la prochaine extension de l’offre « Léman Express ».
Avec le soutien et des financements européens Interreg V, une nouvelle série d’études pré-opérationnelles a débuté fin 2015, pour s’achever à fin décembre 2017. Une seconde tranche, ayant pour mission de définir les principales caractéristiques de cette réouverture sur tous les domaines concernés va démarrer, pour passer en revue divers volets, dont le juridique, l’impact paysager, l’accès aux gares, la protection de l’environnement, le bruit, l’exploitation ferroviaire, etc. Cette phase d’études va durer 24 à 28 mois.
Aujourd’hui, ces études sont inscrites au contrat de plan État-Région 2015-20 passé entre la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’État français. De leur côté, le Valais, Vaud et Genève ont soutenu ce projet, en demandant notamment son inscription en première priorité dans la liste des réalisations de nouvelles infrastructures transfrontalières. Celles-ci seront débattues en 2019 par le parlement fédéral, dans le cadre du programme PRODES 2035. En cas d’acceptation par la Confédération, une part du financement des travaux pourrait alors être prise en charge par le fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF) de la Confédération suisse.